Le point de vue intéressant de Mme Stéphanie Pace, cf. Commentaires face à Claire Leconte >>>
1. Stéphanie Pace 20/03/2014
Bonjour,
Vous n'aviez pas répondu à mon commentaire de novembre dernier et je le regrette... Presque 4 mois se sont écoulés et malheureusement les médias ne se sont fait l'écho d'aucune proposition constructive pour se substituer à cette réforme, qui devrait s'appliquer à la rentrée ; je ne suis toujours pas d'accord avec beaucoup de vos convictions, néanmoins ne pensez vous pas que vous seriez bien placée avec certainement d'autres personnalités convaincue de la nocivité de cette réforme, pour faire un vrai projet à soumettre en alternative au gouvernement ? Je suis persuadée que pour la rentrée de septembre 2014, une énorme bombe se prépare, car beaucoup de communes n'auront rien préparé, a fortiori avec les changements d'équipes dues aux élections...
À vous lire, sur ce point et sur les autres éléments que je vous avais soumis..
2. Pace Stéphanie 29/11/2013
Bonjour,
Je regrette de n'avoir pas eu de réponse à mon dernier commentaire, mais je suppose au vu de votre agenda que vous avez été trop occupée. Néanmoins, j'aurai été intéressée par votre opinion sur le fait que l'on envisage toujours d'organiser la vie de la totalité des enfants comme s'ils étaient en difficulté, alors qu'à mon sens, il serait plus judicieux de consacrer les moyens disponibles à ceux qui en ont vraiment besoin... Ce qui implique, bien évidemment, des évaluations précises de niveau, que ce soit pour les enfants ou pour les établissements qui les reçoivent : détail amusant, c'est justement ce sur quoi l'OCDE insiste : les pays qui sont bien classé sont ceux qui effectuent des évaluations externalisées des élèves et des établissements... En revanche, l'OCDE n'a jamais dit UN MOT sur les rythmes ou les temps scolaires : ce n'est pas le sujet, en fait ! C'est pourquoi je pense que cette réforme est mauvaise : elle ne s'attaque pas aux vrais problèmes de l'enseignement en France, mais uniquement à un détail, une spécificité française, qui ne présentait pas de véritable problème.. Mais qui permet de ne pas s'attaquer aux méthodes d'enseignement, au temps perdu dans des matières inutiles, et surtout, surtout, au refus de traiter différemment les enfants qui ont des difficultés et les autres, par peur de "discriminer". Alors on traite tout le monde pareil, même si c'est inutile pour 80% des enfants, et on n'apporte pas aux 20% qui en ont désespérément besoin, le temps et le soin utile : d'où fatigue pour tout le monde, parents, enseignants et enfants, et dilapidation d'argent, car concentré sur ceux qui en ont besoin, le budget serait important, mais saupoudré sur tout le monde, c'est dérisoire..
Pour vous, bien sûr, le plus important reste l'organisation du temps de l'école dans la vie des enfants, car toute votre vie professionnelle tourne autour de ce sujet : mais peut on sérieusement considérer que l'ensemble des écoliers français souffraient de la semaine des 4 jours ? Non, bien sûr ; avec une bonne formation, n'importe quel instituteur sait comment gérer la semaine des 4 jours, en plaçant judicieusement les temps d'enseignement en alternance avec les activités prévues par l'Éducation Nationale, et en adaptant à la réalité de sa classe son rythme propre. Au passage, l'enfant gardait du temps pour autre chose que l'école, et c'est important pour devenir un individu. Au lieu de cela, on veut plaquer un schéma théorique sur toutes les classes quelles qu'elles soient, et maintenir l'enfant en collectivité le maximum de temps... Dans ces conditions je dirai plutôt en troupeau... Où est la place des parents dans ce système, quand vous préconisez jusqu'à 6 jours d'école ?
Mais peut-être ai-je abusé de l'invitation à correspondre avec voua que vous m'aviez adressé...
3. Pace Stéphanie 12/11/2013
Merci de votre réponse courtoise.
De nouveau, j'ai parcouru internet pour consulter vos écrits, mais effectivement je ne suis pas allée jusqu'à me procurer vos ouvrages, ce qui ne peut permettre de juger l'ensemble de vos opinions : en revanche, ce qui ressort de ce que j'ai pu lire, c'est que comme tous vos collègues, vous ne partez pas de ce qui existe et qui marche, mais des règles que vous avez vous même "découvertes", et que vous souhaitez appliquer.
Je m'explique : dans tous les articles que je lis, je ne vois jamais de références ni aux élèves, ni aux écoles, qui obtiennent de bons résultats ; toute la discussion se concentre sur les 20 à 25% d'eleves en difficultés.
On cherche des solutions à ce problème en essayant de plaquer les quelques résultats pseudo scientifiques obtenus sur de toutes petites quantités d'élèves (alors qu'avec un minimum de volonté politique on pourrait faire l'étude sur la totalité des élèves français, ce qui aurait vraiment une légitimité), ou en se référant à des solutions appliquées par d'autres pays, alors même que ceux ci ont quantité de paramètres différents (population bien moindre, climats et rythmes de vie de la population différents, emploi des femmes moins important, bref, culture différente !).
Je suis mère de 3 enfants de 8, 12, et 14 ans ; ils ont donc eu une scolarité sous l'empire de la fameuse si décriée semaine des 4 jours ; nous avons bénéficié de ce rythme favorable à la vie de famille, y compris en maternelle, ou je n'ai jamais mis les aînés le samedi matin quand il existait encore, ce qui n'a strictement rien changé à leur niveau d'acquisition qui était quand même supérieur à la moyenne.
Chacun dans leur classe, ils sont dans les meilleurs et parfaitement épanouis.
Suis je une telle exception qu'il ne faut jamais en parler ?
J'en doute, mes enfants ne sont pas surdoués ou précoces.
Il existe à travers la France des établissements qui obtiennent toujours de bons résultats, quelques soient les élèves pris en charges ; les parents le savent d'ailleurs, et tentent d'y obtenir l'inscription de leurs enfants.
Est ce que les pouvoirs publics font des études des méthodes de ces établissements pour connaître les moyens de leur efficacité et ensuite les transmettre aux autres ? Non, et le plus souvent ces établissements subissent des tracasseries administratives, sont soupçonnés de déséquilibrer l'offre éducative (en étant trop attractifs !), et voient freinées leur velléités d'agrandissement.
On nous assène les chiffres des autres pays, alors que ces comparaisons ont leurs limites : des limites culturelles d'abord, parce que tout n'est pas transposable. Et d'autre part, quand on lit vraiment le rapport de l'OCDE, on découvre que la France à une forte proportion de bons élèves, et malheureusement aussi une forte proportion de mauvais : pourquoi ne pas relever l'aspect positif de cette information et s'en servir ? Il faut chercher ce qui marche DÉJÀ en France, et l'améliorer si possible ensuite, mais pas prendre le problème à l'envers en créant de toute pièce quelque chose de si nouveau qu'il ne peut être que rejetté.
C'est cette démarche que je regrette de ne trouver nulle part dans les arguments des pro-réforme.
4. claire leconte (site web) 11/11/2013
Bonjour et merci de vos remarques, sachant que je connais les rapports du ministère que vous évoquez, il y en a même eu plus tôt que cela, dès 1994.
Vous avez parcouru mon site, mais visiblement vous n'avez pas lu, mon opposition à ce qui se fait actuellement est justement qu'il ne s'agit nullement d'une réforme, que cela ne permettra certainement pas de meilleures réussites des enfants les plus en difficultés scolaires. J'ai bien été invitée aux ateliers de la concertation qui ont eu lieu tout au long de l'été 2012, mais visiblement mes propositions étaient trop ambitieuses pour l'éducation nationale qui ne veut réformer qu'en changeant a minima l'existant.
Si vous voulez vraiment savoir ce que je pense et comment je vois la réforme possible à faire, je joins dans cette réponse les quelques références bibliographiques (non exhaustives) concernant mes travaux depuis plus de 30 ans, pour vous convaincre que je ne m'intéresse pas qu'à des emplois du temps, ce que chacun fait dès lors qu'il ne parle que de rythmes scolaires, mais bien à l'enfant dans sa globalité et dans tous ses milieux de vie.
Je reste à votre disposition pour tout échange futur.
5. Pace Stéphanie 10/11/2013
Je suis toujours sidérée par le peu d'arguments fournis par les opposants à la semaine des 4 jours : on se contente toujours de nous asséner que les "soi-disants" experts sont d'accord sur ce point, et que ça nuirait aux enfants en difficulté. Et hop circulez, il n'y a rien à voir ! Sous entendu, la discussion est close.
Or :
- un rapport de mai 2002, toujours présent sur le site gouvernemental du ministère de l'Éducation, est obligé de reconnaître qu'il n'existe pas de différences fondamentales entre les acquisitions faites par les enfants bénéficiant de la semaine de 4 jours et ceux à 4,5 jours, voire même que la différence positive est en faveur de celle à 4 jours ;
- une note gouvernementale, également présente sur le site du ministère, constate un progrès très sensible des enfants entrant en CP en 2011 par rapport à ceux de 1997, alors même que (les pauvres !) ils ont vécu tout leur cycle maternel sous l'empire de la semaine des 4 jours ;
- une partie non négligeable d'écoles aux États-Unis, 20 États concernés, sont passés à la semaine de 4 jours, tendance nationale, dixit Kathie Christie, responsable de la commission d'éducation des États, pour diminuer l'absentéisme, concentrer les enseignements fondamentaux, et accessoirement, limiter les déplacements coûteux en énergie et polluants ;
- enfin, si on sait lire entre les lignes, on constate que le bénéfice avancé est pour " les enfants en difficultés scolaires" , soit 20 à 25% maximum des enfants scolarisés en France, ce qui a contrario, veut dire que les 75 à 80% qui n'ont pas ou peu de difficultés voient leur rythme scolaire ET familial bouleversé pour... 0 bénéfice prévu, puisqu'ils allaient très bien sans ça.
La vraie réforme consisterait à CIBLER VRAIMENT les élèves en difficultés, et leur allouer de vraies aides pédagogiques, pas quelques heures casées tant bien que mal au milieu d'un fatras d'activités sans veritable intérêt, la demi-journée en plus devrait leur être EXCLUSIVEMENT consacrée pour être un vrai plus pour les aider dans leur scolarité.
Mais ça bien sûr implique un véritable COURAGE politique, d'accepter d'arrêter de casser le thermomètre pour ne pas voir la fièvre, en refusant les évaluations et les classements des élèves en difficultés dans des groupes pris en charge spécifiquement.
Je viens de parcourir votre site, et je regrette de constater que votre opposition à la réforme actuelle est surtout liée au fait que vous n'avez pas été conviée dans les commissions diverses et variées.. Votre opinion manifestement comme celle de Mr Peillon consiste surtout à considérer que les parents sont les plus mal placés pour s'occuper des enfants, et qu'il faut augmenter au maximum leur prise en charge par la collectivité...
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